Ce matin-là d'octobre, j'avais préparé bloc-notes, stylo et agenda. Après tout, mon planning m'avait annoncé une réunion d'équipe axée sur la stratégie de notre entreprise. Et "dans ma vie d'avant de salariée d'entreprise comme les autres", je me munissais toujours de ces outils avant une telle réunion pour noter mes idées et celles des collègues et garder une trace de ce qui avait été décidé (avec ou sans mon intervention d'ailleurs!).
Mes collègues facilitateurs (Damien Roquel et Maud Froger) avaient quant à eux embarqué feutres (de toutes les couleurs), post-its (de toutes les couleurs aussi) et paperboard.
Je connaissais très bien le paperboard (et un peu les post-its). Cependant, au lieu des phrases et des chiffres que j'étais habituée à voir inscrits sur cette grande feuille blanche, Maud y avait dessiné un bateau, la mer, une île, des rochers (et tous les détails décoratifs qui vont avec).
L'île: nos objectifs. Le bateau: c'est notre entreprise (ah oui je vois 3 personnages dessus, ce doit donc être nous). Les rochers: les obstacles externes. La voile et le vent: nos forces internes et externes. Etc.
Ok, je visualise. Puis nous grattons nos post-its, nous les déposons, nous les bougeons "en patates" (désolée c'est dans le texte). J'intègre. J'ose. Je pose. J'explique.
Chaque idée ou pensée de nous trois est affichée, explicitée et absorbée par le groupe.
Mes certitudes, mes peurs, mes envies. Elles sont toutes là, imbriquées avec celles de mes collègues dans un ensemble organisé et structuré autour d'une vision commune.
Avant, lorsque j'osais faire part d'une difficulté à mes collègues en réunion interne, j'avais leur écoute plus ou moins attentive et plus ou moins bienveillante. En réponse, ils énuméraient une liste d'actions qu'ils me suggéraient de mener (avec ou sans leur aide) pour, selon eux, résoudre mes difficultés. En réalité, je ressortais d'une telle réunion d'équipe avec une charge mentale encore pire qu'à l'entrée. En effet, au lieu d'être allégée, elle s'en trouvait alourdie par de nouveaux poids (de nouvelles choses à faire de mon côté) à porter sur mes seules frêles épaules.
Aujourd'hui, en sortant de ma réunion facilitée par Damien qui a recouru à l'atelier du "Vision Boat", j'ai le sentiment d'avoir embarqué avec mon équipe sur la même barque, vers la même destination, chargés de nos (parfois lourds) paquetages certes, mais des paquetages qui sont désormais les nôtres (ceux de notre entreprise) et plus seulement les siens propres ou ceux des autres.
Voilà, j'ai vécu l'expérience du "Vision Boat". Et vous?
Vanessa
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